Cartes postales aux villes japonaises

Par Hélène Lebon

J’avais exploré ce concept de cartes postales aux villes lors de notre roadtrip au Canada, je recommence cette fois-ci avec ce premier voyage au Japon, à celles que j’ai visitées dans l’archipel nippon. Mais une fois n’est pas coutume, je m’adresse au pays puis j’écris aux villes!

Cher Japon, tu me rentres dedans, tu me percutes les sens, tu m'absorbes. Jusque dans le labyrinthe de mes tripes, mon coeur n'a jamais battu si fort pour une terre inconnue, un archipel d'îles lointaines qui m'ignore globalement. Mais je dis que tu m'ignores globalement, le Japon, car je ne suis pas une parfaite anonyme. Non, tu vois, chez toi, parmi tes gens, il y en a qui m'attendaient.

Tokyo

Je t'ai rêvée, lue, pensée, je t'ai aimée tout de suite et je rentre en toi comme on se fond dans la foule du fameux croisement de Shibuya. Salut aussi les karts qui défilent et la statue du chien Hachiko, symbole de fidélité absolue ici et dont la légende me touche beaucoup. Tes lanternes, tes échoppes, tes rues aux antipodes d'un quartier à l'autre, on dirait que tu me noies et qu'en même temps, tu me fais du bouche à bouche. Tu fais dans le grand et l’intime, la démesure ne te fait pas peur et ton battement de coeur m’attire. Je n’ai pas tout vu de toi, je dois revenir encore pour ça.

Yokohama

En banlieue de Tokyo, à 20 minutes de train mais à 20 milles lieues question ambiance, Yokohama, tu résonnes comme un air de vacances. Le port, les oiseaux, les enfants qui courent, insouciants après les pigeons, les sportifs qui courent, conscients, après leurs propres records, et les passants qui flânent. Comme on est bien! Il y a une douceur immédiate et contemplative sur ton bord de mer. Tout de suite, je me suis sentie détendue au coeur de jours heureux. Tu es le port d’attache de mon ami Suemarr, comment alors ne pas t’aimer?

Kyoto

Tu es plus calme on dirait, plus distante aussi, foulée par une foule de touristes. Il est certaines de tes rues qu’on aurait pris pour un village de Disney, un peu trop parfait, un peu trop de visiteurs, comme un décor en carton sur une face fatiguée. Mais je sens que tu es plus que ça. Que sous ton fard à stéréotypes qui veut plaire, il y a plus que ça. Ton essence est là; je ne l’ai pas encore découverte.

Ohara

Tu serais presque, nichée dans ta jolie vallée, un accident de parcours. Mais tu es en réalité ma plus belle sortie de sentier. Découvrir ce Japon plus rural, ce Japon moins visité par les touristes, ce Japon artisan extrêmement attirant pour moi. Accueillie par le maître indigo, pas si loin de l’arrêt d’autobus, tu m’as permis de découvrir un art ancestral et ce à quoi ressemblent les maisons de tatamis. Tu étais bien paisible et tu m’as vraiment enchantée.

Osaka

Dans l’autre, je t’ai découvert en dernier. J’ai parcouru la Dotonbori (qui avait alors encore l’enseigne du gros poisson). J’ai parcouru les petites rues et les plus grandes, le parc de ton château et je t’ai observée depuis le ciel, perchée sur le Umeda Sky Building. Mais j’ai aussi et surtout rencontré Sanae mon amie styliste. Avec elle, je suis allée à un cours de yoga, des izakayas à garder en tête et même à Kobe. Tu es un peu comme Tokyo, mais plus décomplexée, moins guindée peut-être. Ça se ressent dans les tenues et chez le staff de l’hôtel, on dirait que tu t’aimes assez pour ne rien avoir à prouver aux autres villes.