Miami - Une ville qui a changé ma vie

Par Philippe Pelletier

2018, une année dont je vais me souvenir pour le restant de mes jours, pour le meilleur et pour le pire. En 2018, j’ai atteint le fond du baril en passant au travers d’une dépression et en 2018, j’ai découvert la personne que je suis et que je veux être. J’ai découvert cette personne à Miami, au Ultra Music Festival, qui est un des plus grands festivals de musique dance au monde. J’ai découvert un endroit où je pouvais être moi-même, une place où 100 000 personnes à travers le monde sont unies, peu importe leur langue, leur couleur de peau, un endroit où l'unification transpire. Du 23 mars au 25 mars 2018, j’ai pu sortir de ma dépression le temps d’un weekend et une nouvelle mission de vie m’est apparue. 

En route vers Miami

Depuis mon adolescence, j’ai toujours eu le rêve de faire ma vie dans la musique, mais je n’étais pas fan d’être dans un groupe de musique. En 2014, en travaillant au Future Shop, un de mes collègues m'a fait découvrir cette chanson : 

Cette chanson m’a rendu complètement accro au dance musique et à ce moment, j’ai décidé que j’allais me lancer dans la production de dance musique. Après un certain temps, j’ai mis ce but de côté en voyant la montagne de travail qui était nécessaire pour y parvenir. 


En janvier 2018, j’étais dans le creux de mon épuisement professionnel et un dimanche, en pleurant devant mon ordinateur en travaillant, je me suis dit: «au lieu de pousser à travailler sur quelque chose qui me détruit, aussi bien travailler sur mon rêve.» Alors, j’ai lancé mon ordinateur de travail sur mon lit, j’ai ouvert un tutoriel de production sur YouTube et j’ai fait ma première chanson. Naturellement, je n’allais pas faire une carrière avec ça, mais j’étais tellement fier d’avoir réussi que j’ai décidé de continuer. Peu après, j’ai décidé de participer à un concours de remix que je devais livrer le 23 mars, la première journée dudit festival de Miami. Autant vous le dire, je ne savais pas que j’étais en dépression à cette période jusqu’à cette journée bien précise. 

Le 23 mars 2018, le tournant

En quittant le travail la veille de prendre l’avion, j’étais à ce point détruit que rendu chez moi, je ne voulais même plus aller à Miami. En plus, ce n’était pas mon premier rodéo à ce festival, car j’y avais assisté en 2017 et je savais à quel point c’était magique. Bref, avec un peu de volonté, je suis allé dans ma chambre pour faire ma valise. J’ai ouvert Spotify, parti la musique et là, j’ai eu un second souffle d’énergie monumentale, comme si je venais de boire 4 boissons énergétiques! Direction l’aéroport!


Rendu à Miami, juste avant d’aller dans le festival, dans notre hôtel, j’ai déposé mon premier remix et j’étais plus que prêt à retrouver la vibe que j’avais connu en 2017. Dans la file d’attente, je pouvais sentir la fébrilité de tout le monde; des gens provenant des 4 coins du monde, tous rassemblés pour une raison: la musique. Pour vous mettre en contexte, la majorité des participants ont le drapeau de leur pays dans le dos et j’ai compris assez vite que le monde... aime bien les Canadiens! Ce qui m’a marqué le plus dans ce festival, c’est que peu importe votre nationalité, c’est un des seuls endroits dans le monde où on peut sentir une unification entre les peuples, comme si le monde n’était vraiment qu’un.


Une fois le festival commencé, j’attendais impatiemment le concert de Armin Van Buuren, qui est un de mes DJ préférés. Vers 19h, j’étais devant la scène principale, fébrile, excité et voilà, ça commence. Il commence son concert avec I Wanna Be In the Moment et dans ma tête, je me dis: «Ouais, je vais vivre ce weekend à fond la caisse.» Après un certain temps, mes amis décident d’aller vers une autre scène et je finis le concert tout seul, dans ma bulle, en train de vivre mon rêve. Le moment arrive, la dernière chanson, une chanson qui jouait en primeur pour le festival, une chanson à propos de son fils intitulé Wild Wild Son. Dès les premiers instants, les accords et la mélodie sont venus me chercher au plus profond de mon âme et à ce moment, je me suis dit: «Wow, c’est la première fois que je suis heureux depuis 6 mois!» Les mains dans les airs, je commence à pleurer intensément. C’est là que j’ai réalisé que je n’allais pas bien et que j’étais en dépression. Mais c’est aussi à ce moment-là que j’ai compris que la musique avait un pouvoir: un pouvoir de libération, d’amour, d’unification. Un pouvoir qui permet d’aider des personnes, dont moi, à sortir de leur noirceur et d’avoir foi en la vie. À la fin de la chanson, j’ai regardé la scène et je me suis promis qu’un jour, j’allais jouer sur cette scène et que je voulais devenir producteur de musique pour redonner ce que je venais de vivre à un maximum de gens. Ma vie venait de changer en un claquement de doigt et mon âme avait une nouvelle mission.

Le 25 mars 2018, la confirmation

Le dimanche, dernière journée du festival. C’est un moment dont je vais me souvenir pour le restant de mes jours. Un 12 heures de mon histoire que je raconte avec une passion hors norme. Le 25 mars, j’ai compris ce qu’un de mes DJ préférés, Steve Angello, dit dans ce monologue: 


“Music, the powerful language of unity”


Ce dimanche est probablement la plus belle journée de ma vie. J’ai passé cette journée pratiquement tout seul sans amis de mon groupe, mais à chaque concert, j’avais de nouveau amis. Des amis d’une durée de 60 minutes, des humains qui venaient de partout dans le monde. Je pouvais être avec des Brésiliens, des Japonais, des Grecs, des Libanais, des Anglais et j’en passe. Personne ne parlait la même langue, nous avions tous une couleur de peau différente, des origines différentes, des cultures différentes. Mais nous avions surtout, tous, un point en commun, une langue que nous pouvions comprendre: la musique. Pour finir cette journée, nous avons eu droit à une des plus grandes réunions de groupe, en surprise, dans l’univers du dance musique. Steve Angello était de retour sur scène, avec ces deux amis, Axwell et Sebastian Ingrosso et Swedish House Mafia, réunis pour la première fois en 5 ans! Nous étions 70 000 personnes à vivre ce moment, 70 000 personnes en train de vivre un rêve commun, 70 000 personnes se faisant des câlins et en pleurant de joie. L’unification à l’état pur. 

Le 28 mars 2021

Aujourd’hui, j’écris cet article pour me remémorer ma mission. Depuis la mort de ma grand-mère le 26 octobre 2019, j’étais sur la route d’un deuxième épuisement professionnel et la pandémie a frappé la planète, alors j’ai peu à peu perdu de vue ma mission. Mais en octobre 2020, j’ai pris une grande décision de vie en venant rejoindre les traits d’union et maintenant, écrire cet article me permet de me guérir et de me retrouver. En ce moment, le monde entier a besoin d’amour, de foi et d’être uni plus que jamais. 2020 a montré à quel point la société est divisée et qu’il est important de vivre des expériences comme celle que j’ai vécue pour réunir tout le monde, se rappeler notre humanité, nos ressemblances. Alors, aujourd’hui, je suis prêt à poursuivre cette mission en créant de la musique. J’espère pouvoir participer à cette magie que tous les artistes apportent dans la société et offrir le bonheur auquel j’ai goûté en 2018. Miami, Ultra Music Festival, à notre prochaine rencontre, je vais vivre mon rêve, ma mission: je vais être un artiste et unir les gens. Miami, merci <3 

mars 31, 2021 — Philippe Pelletier

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