Val Kilmer ou la renaissance

Par Hélène Lebon

J’ai acheté un carnet papier hier. Noir. J’ai collé un autocollant féministe au dos pour qu’on voit pas la trace laissée par l’étiquette de prix décollée. Voir le film de Val Kilmer sur Val Kilmer m’a touchée, m’a inspirée. Ses dessins, ses collages. Coller, toucher, le grain du papier. 

Détour par une expo 

J’ai acheté ce petit carnet noir, influencée par le documentaire de Val Kilmer. Bon. J’ai besoin d’art. Je suis allée voir l’expo Imperial d’Olivier Bodart. C’était bien, trop petit parce que j’en aurais pris encore. Bon à savoir, c’est gratuit. J’ai pris des photos. J’aime le jeu échelle-perspective, les maquettes et les photos, le lien, la fabrication, la réflexion derrière tout ça. Cette expo, c’est un peu comme la vie, faut relativiser. Je réfléchis encore à comment utiliser au mieux mon petit carnet noir.

 

Val - Lebon Trait d'union

 

Du bon usage de la technologie 

J’arrive à Val Kilmer. Je me pose beaucoup de questions sur la technologie dernièrement. Maybe je n’avais pas besoin de l’Apple watch. Maybe j’aurais dû choisir ordi ou tablette. C’est pour ma job bien sûr. Et je ne pollue pas sur d’autres trucs, bien sûr. Mais ça me travaille. Tout comme avoir une caisse qui connaît mes habitudes - car je magazine pour une voiture. Parce que c’est jamais juste la caisse qui connaît mes habitudes. D’où, je crois, mon envie de retour au papier pour l’écrit, mes écrits, pour l’intime, mon intime. Tant que je ne publie pas, je ne veux pas que quiconque y ait accès et me recible ensuite. J’ai pas besoin de plus de pub, de suggestions, de rien du tout. Val Kilmer, il a pris la technologie pour mettre la vie en boîte. Une expo dans des caisses de cassettes. 

 

Val, le docu de Kilmer

Je n’ai vu aucun des films de Val Kilmer qui ont fait son succès. Ni Top Gun, ni Batman, ni rien d’autre. Oui bon, ça va, personne n’a lu tous les classiques de toutes les langues et de toutes les cultures, moi je n’ai pas pas vu ces classiques hollywoodiens. De toute façon, ça ne m’a pas empêché de bien l’aimer. Le film et le gars. Il a ses hauts et ses bas. Il m’a semblé touchant. Ce besoin de documenter le vrai, les coulisses, le réel lui qui était au cinéma, c’est quand même quelque chose. Montrer du non scripté, la vraie face derrière la figure publique ou récitante. On ne se demande pas longtemps si ce n’était pas de l’amour-propre, de se filmer tout le temps, parce qu’on sent autre chose derrière son intime gravé sur pellicules. 

Artiste collectionneur

Comme si la vie trop éphémère de son frère l’avait pressé à accroître cette tendance à vouloir sauvegarder la vie qui passe. Bottle this up before it’s gone. Attraper par bribe l’inarrêtable. Engranger les archives véritables, ne pas laisser seulement ce que d’autres ont brodé ou inventé avec son image, dire son histoire, ne pas se contenter d’en raconter. Aujourd’hui, survivant du cancer de la gorge qui parle en pressant dessus avec une voix robotique, ses films maison racontent pour lui. Son fils fait la voix au “je”. C’est touchant. En tout cas, c’est venu me chercher. Les 120 minutes sont passées vite mais elles restent encore longtemps dans ma tête et trouvent un écho particulier dans le flot de mes pensées. Même Rotten tomatoes adore

Se lancer. Allumer la caméra, poser le crayon sur la feuille. Maintenant commence la vie de mon petit carnet noir que je surnomme donc Val K.

août 25, 2021 — Hélène Lebon

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